La cataracte est une affection du cristallin dont le seul traitement curatif est chirurgical. L’opération consiste à fragmenter et aspirer les opacités cristalliniennes afin de rendre sa transparence au cristallin. Si le sac cristallinien est intègre, un implant est inséré afin d’améliorer la vision. En médecine, le risque zéro n’existe pas, chez l’animal comme chez l’homme. Cependant, ce risque est réduit au minimum par une sélection rigoureuse des candidats pour l’intervention, la maîtrise de la technique, l’asepsie, le suivi postopératoire et enfin le traitement médical postopératoire. Si ces conditions sont respectées, le risque de complications se situe aux environs de 5%. Certaines complications peuvent toutefois apparaître à plus ou moins long terme.
Cataracte avant une chirurgie
Cataracte après une chirurgie
Parfois, certains patients n’obtiennent pas le résultat final espéré ou ont une convalescence plus complexe que prévu.
Uvéite persistante
Toute chirurgie intraoculaire est associée à un certain degré d’inflammation (uvéite), en général bien contrôlé par traitement médical. Cependant, il peut arriver que celle-ci soit plus importante et/ou de plus longue durée que prévu. Il est donc impératif de respecter les traitements pré et postopératoires.
Déhiscence de plaie
La plaie cornéenne peut s’ouvrir si l’animal se gratte ou suite à une infection du site chirurgical. Le port du collier Elisabethain et le traitement postopératoire réduisent grandement ces risques.
Hyphéma
Il s’agit d’une accumulation de sang dans l’œil qui fait parfois suite à la chirurgie et se résorbe spontanément. Très rarement, une plus grande hémorragie peut se produire, affectant alors la vision de l’animal.
Glaucome
La pression dans l’œil peut augmenter de manière transitoire dans les heures qui suivent la chirurgie. Les animaux sont hospitalisés afin de surveiller une éventuelle persistance d’hypertension intraoculaire. Si cela se produit, un traitement est mis en place afin de réduire et stabiliser la pression oculaire.
Ulcère cornéen
En cas de faiblesse de l’épithélium cornéen, couche de surface de la cornée, il peut arriver que celui-ci se détache pendant la chirurgie. Il s’agit d’un problème mineur qui nécessite un traitement plus complexe et cela, jusqu’à sa guérison complète.
Décollement de rétine
Cette complication n’est pas douloureuse et entraîne une cécité soudaine qui est souvent irréversible.
Endophtalmie
Il s’agit d’une infection intraoculaire profonde pouvant mettre sérieusement en péril l’intégrité visuelle de l’œil opéré. Une contamination bactérienne n’est pas forcément responsable, mais le respect des précautions élémentaires d’hygiène demeure la meilleure prévention contre les énophtalmies postopératoires.
Opacification de la capsule postérieure
Lors de la procédure, une partie de l’enveloppe (capsule postérieure) du cristallin est laissée en place. Avec le temps, un voile blanchâtre peut apparaître sur celle-ci chez quasiment la totalité des individus. Dans la plupart des cas, le degré d’opacification n’est pas assez important pour affecter la vision.
En conclusion, le taux de réussite de la chirurgie de la cataracte chez le chien s’élève à environ 95%. Cette procédure requiert un suivi postopératoire rigoureux afin d’adapter les traitements à chaque individu pour optimiser la réussite chirurgicale. Il est donc indispensable que les propriétaires en soient pleinement informés avant de prendre la décision de faire opérer leur animal.
La récupération visuelle est immédiate (le jour même de la chirurgie) dans certains cas et s’améliore dans les semaines à venir dans d’autres.
À la suite d’une des complications énoncées précédemment, une perte de vision peut s’installer avec de la douleur et de l’inconfort. Dans ce cas, la meilleure option pour le bien-être de l’animal pourrait être l’énucléation (retirer l’œil) ou la mise en place d’une prothèse intra sclérale (faux œil).
Le système immunitaire n’est pas le même d’un individu à un autre, tout comme la réaction individuelle face à l’inflammation intraoculaire postopératoire. Nous devons donc considérer qu’il existe des facteurs que nous ne pouvons pas contrôler et prédire essentiellement liés à la réaction individuelle face à l’acte chirurgical intraoculaire.
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