Les affections respiratoires chroniques sont fréquentes chez les rats et constituent l’une des premières causes de consultation vétérinaire. Ces affections peuvent demeurer asymptomatiques (sans signes cliniques). Les manifestations cliniques se développent à la faveur de nombreux facteurs tels qu’un stress, un environnement irritant, etc. Le complexe respiratoire du rat est une entité complexe où plusieurs agents infectieux peuvent être impliqués. La bactérie Mycoplasma pulmonis est le plus souvent incriminée. Elle peut agir seule, ou avec d’autres bactéries (Streptococcus pneumoniae, Corynebacterium kutscheri, le bacille respiratoire associé aux cils, Haemophilus spp), virus [virus Sendaï (parainfluenza), virus de la pneumonie murine (paramyxovirus)], et fongus (Pneumocystis carinii).
Des signes peu spécifiques peuvent être présents tels de l’abattement, un appétit diminué ou absent, associé ou non à une perte de poids, une posture voûtée, et des larmes colorées brun rougeâtre.
Les signes respiratoires peuvent se manifester par des reniflements, des éternuements, des écoulements nasaux rougeâtres ou transparents, de la toux, des sifflements respiratoires, une respiration plus rapide et d’amplitude augmentée, des gencives ou extrémités de couleur bleutée.
Enfin, une tête penchée peut être présente s’il y a une otite moyenne concomitante.
Une prise de sang peut être recommandée pour déterminer s’il y a présence d’un foyer inflammatoire/infectieux et en déterminer sa sévérité. Un bilan du fonctionnement des différents organes est également utile pour bien ajuster le traitement. L’imagerie médicale (radiographies ou CT scan – plus sensible) permet d’évaluer l’étendue des lésions pulmonaires ce qui peut être utile pour préciser le pronostic mais aussi pour suivre la réponse au traitement. Dans certains cas, une échographie thoracique avec aspiration des lésions pulmonaires pour cytologie (examen au microscope), tests moléculaires pour les mycoplasmes et culture peut compléter l’investigation.
Le traitement implique l’administration d’un anti-inflammatoire combiné à un ou des antibiotiques selon le niveau de sévérité. Les rats bénéficient aussi d’une nébulisation afin de faciliter l’expectoration des sécrétions respiratoires et dans certains cas, administrer des médicaments localement. Dans les cas sévères, la supplémentation en oxygène est essentielle et un bronchodilatateur peut être ajouté.
Limiter les sources de stress peut aider à prévenir les rechutes. De plus, éviter la présence d’irritants respiratoires est bénéfique. Par exemple, tout contact avec des parfums, des huiles essentielles, des bougies parfumées, des assouplisseurs, de l’ammoniac (litière changée trop peu souvent), et de la poussière sont à proscrire. Enfin, offrir une diète optimale à votre rat maximise l’efficacité de son système immunitaire pour combattre l’infection.
Le pronostic de cette condition est bon à réservé, voire sombre en fonction de la sévérité de l’atteinte pulmonaire. De façon générale, plus le rat est âgé, moins favorable est le pronostic. De même, l’exposition persistante à des sources de stress ou irritants respiratoires (litière poussiéreuse) assombrit le pronostic.
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