La maladie métabolique des os chez les reptiles

Qu’est-ce que la maladie métabolique des os ?

La vitamine D et le calcium sont essentiels à la santé des os. Plusieurs reptiles dépendent d’une exposition aux rayons UVB et d’une température optimale pour la synthèse de la vitamine D et l’absorption de calcium par les systèmes urinaire et digestif. Ainsi, un manque d’exposition aux rayons UVB, une température inadéquate ou un manque de calcium dans la diète favorisent le développement de cette maladie que l’on appelle maladie métabolique des os ou hyperparathyroïdisme secondaire d’origine nutritionnelle. Cette condition est plus fréquente chez les lézards et les tortues diurnes qui se nourrissent de végétaux ou d’insectes. En revanche, les serpents absorbent une bonne part de la vitamine D présente dans leurs proies entières et sont donc peu susceptibles à cette pathologie. Les jeunes individus en croissance de même que les femelles en période de ponte sont également plus sujets à développer cette condition comme leurs besoins en calcium sont plus élevés.

Quels sont les signes cliniques de cette maladie ?

Des signes peu spécifiques peuvent être présents tels de l’abattement et une baisse d’appétit. Des atteintes du squelette peuvent être observées telles que des os mous et déformés, de même que des fractures entrainant des difficultés à se mouvoir. Comme le calcium joue un rôle important pour assurer le bon fonctionnement de plusieurs systèmes, de nombreux autres signes peuvent être observés comme un arrêt du transit digestif, des œufs retenus et des prolapsus des organes reproducteurs ou digestifs ou du cloaque. Lors d’hypocalcémie sévère, des signes neurologiques (tremblements, crises convulsives, etc.) peuvent aussi être observés.

Comment cette maladie est-elle diagnostiquée ?

Des radiographies ou un CT-scan (plus sensible) permettent de mettre en évidence cette maladie (déminéralisation ou déformation du squelette, fractures, etc.), d’en déterminer la sévérité et de suivre la réponse aux traitements. Un bilan sanguin complet est aussi utile pour évaluer la fonction des organes, notamment celle des reins et déterminer la présence et l’ampleur d’un débalancement du calcium et du phosphore dans le sang.

Quel est le traitement de cette condition ?

Une supplémentation en calcium par voie orale ou par injections, selon la sévérité de la condition, et une exposition adéquate aux rayons UVB constituent la base du traitement. Des soins de support visant à réchauffer le reptile (jusqu’à sa température optimale préférentielle), à le réhydrater via des bains ou l’administration d’un soluté, et à lui offrir un support nutritionnel sont essentiels. Si d’autres anomalies sont présentes (fractures, prolapsus, rétention d’œufs, signes neurologiques, etc.), celles-ci doivent être gérées en parallèle. De plus, l’environnement de votre reptile peut devoir être adapté pour assurer son confort et éviter d’autres blessures.

Y a-t-il des mesures préventives à mettre en place ?

Oui, cette condition peut être prévenue en :

  • Changeant la lampe UVB tous les 6 mois et en la plaçant à 15-30 cm du lieu de lézardage de votre reptile.
  • Veillant à ce qu’il y ait une chaleur suffisante à l’endroit où votre reptile a accès aux rayons UVB pour optimiser leur absorption et mimer l’effet du soleil.
  • Complémentant adéquatement la diète de votre reptile en calcium selon les recommandations de votre vétérinaire. Préférez les suppléments de calcium sans phosphore ni vitamine D pour éviter les effets indésirables.
Quel est le pronostic ?

Le pronostic est variable et dépend, entre autres, de la chronicité de la condition, de l’état général de l’animal, de la sévérité des débalancements sanguins et des anomalies concomitantes.

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