La vessie natatoire est un compartiment rempli de gaz qui est connecté ou pas au tube digestif selon le type de poisson.
Ce compartiment joue un rôle dans la flottabilité de certains poissons. Ainsi, si le compartiment contient trop de gaz, le poisson a tendance à se tenir en surface et ne peut descendre au fond de son aquarium. À l’inverse, si la vessie natatoire ne contient pas suffisamment de gaz, le poisson se tient au fond de l’aquarium et a du mal à monter en surface.
Certains facteurs prédisposants ont été identifiés dans le développement d’anomalies de la vessie natatoire : génétique, nutrition, traumatisme, etc. Diverses maladies telles que des infections, des atteintes rénales ou des organes reproducteurs, des cancers ou autres anomalies internes peuvent affecter la vessie natatoire.
Les troubles de la vessie natatoire sont fréquents chez les poissons d’ornement, en particulier les poissons rouges (Carassius auratus). Tel que mentionné ci-dessus, une flottaison anormale (en surface ou en profondeur) peut être constatée. Ainsi, la capacité du poisson à monter et descendre dans son aquarium peut être affectée. Des anomalies de positionnement (penché sur un côté, viré sur le dos, tendance à rouler, tête vers le bas, etc.) peuvent également être notées. Des lésions cutanées et aux branchies peuvent être observées liées à des frottements au fond de l’aquarium ou une sécheresse due à l’exposition à l’air en cas de flottaison en surface. Enfin, des déformations du coelome, une rougeur des écailles et des yeux ressortis peuvent également être présents.
Une revue des conditions de régie et du système de filtration est essentielle. Des radiographies permettent de voir la forme de la vessie natatoire, son volume, déterminer s’il y a un effet de masse qui la comprime ou la déplace, une accumulation de liquide, une rupture de la vessie natatoire, ou la présence d’autres anomalies telles que de l’air dans les intestins. Le CT scan et l’IRM sont plus sensibles et permettent de déterminer quel organe est impliqué en cas d’effet de masse. Dans certains cas, l’administration de produit de contraste peut être conseillée. Enfin, la réalisation d’une échographie peut être utile pour voir les organes ou autres anomalies. Une aspiration de la vessie natatoire peut être indiquée dans certains cas pour évaluation au microscope et culture.
Dans tous les cas, une augmentation de la salinité de l’eau de même qu’un ajustement de la température et qualité de l’eau sont indiqués. Un jeûne ou l’ajout de fibres dans la diète peuvent être recommandés dans certains cas. Si une infection est soupçonnée, un traitement antimicrobien peut être prescrit. Un médicament visant à diminuer la production de gaz dans la vessie natatoire peut être considéré pour certains poissons.
Le pronostic est variable selon la cause sous-jacente. La réponse aux traitements médicaux peut être décevante. Si la qualité de vie du poisson demeure bonne, la création de montages pour augmenter la flottabilité ou le recours à des implants pour augmenter le poids du poisson en cas de flottabilité excessive peuvent être considérés.
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