H.mustelae est une bactérie présente dans le système digestif de la plupart des furets depuis qu’ils sont sevrés. La plupart d’entre eux ne développent pas de signes cliniques. Toutefois, certains vont développer une irritation de l’estomac et de la première portion de l’intestin (duodénum) suite à un stress, un changement de diète ou à une maladie concomitante. Dans certains cas, des complications sévères telles que des ulcères d’estomac perforants peuvent se développer, engendrant une inflammation de l’abdomen (péritonite) et la mort possible de l’animal.
Comme chez l’humain infecté par H. pylori, l’infection chronique par H. mustelae est suspectée d’être associée au développement de cancers gastriques.
Les furets atteints peuvent présenter des signes peu spécifiques tels que de l’abattement, léthargie, perte d’appétit, anorexie, perte de poids et gencives pâles.
Les signes d’atteinte gastrique le plus souvent observés incluent de la nausée (hypersalivation, bâillement, grattage du palais avec les pattes avant), des vomissements, des grincements de dents et des selles de couleur noire.
Une prise de sang peut être recommandée pour déterminer s’il y a présence d’un foyer inflammatoire/infectieux ou une anémie ainsi que vérifier le fonctionnement des différents organes. Un test peut être réalisé sur les selles pour déterminer si elles contiennent du sang. L’imagerie médicale (échographie) peut permettre d’évaluer l’estomac, les intestins et l’abdomen. La prise de biopsies de l’estomac peut être indiquée dans certains cas. Des tests moléculaires peuvent être réalisés sur les selles, mais comme la plupart des furets sont porteurs de cette bactérie, cela complique l’interprétation de ce test.
Le traitement de cette condition implique une trithérapie pour une période de 14-28 jours. La trithérapie comprend deux antibiotiques et un protecteur d’estomac. Les furets très affectés par cette maladie peuvent nécessiter la pose d’un soluté pour les réhydrater. L’administration d’anti-nauséeux peut être requise pour leur permettre de s’alimenter. De plus, la plupart bénéficient d’une alimentation assistée avec une préparation appétente et facilement digestible.
Le pronostic de cette infection dépend de la sévérité des lésions. En ce sens, l’échographie abdominale et le suivi du taux de globules rouges sont utiles pour déterminer la sévérité des anomalies. De façon générale, le pronostic est bon si l’infection est traitée rapidement après le début des signes cliniques. Lorsqu’il y a présence d’ulcères digestifs et/ou une anémie, le pronostic est plus réservé. Le pronostic est jugé mauvais si un ulcère perforant avec infection de l’abdomen (péritonite) est présent.
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