Les puces

 

Informations générales

La puce (l’insecte Ctenophalides felis) est le parasite externe le plus souvent rencontré chez les chiens et les chats. Elle représente la cause la plus fréquente de prurit (démangeaisons) chez ceux-ci. Toutefois, la pulicose (infestation par les puces) et la DAPP (dermatite allergique aux piqûres de puces) sont relativement peu fréquentes au Québec comparativement à d’autres régions géographiques dans le monde. En effet, dû aux froids hivernaux, les puces et tous leurs stades larvaires sont fatalement atteints par le gel prolongé. Le froid constitue ainsi un atout important dans notre lutte contre les puces au Québec! Il faut aussi savoir que les signes cliniques reliés aux puces varient grandement chez l’animal selon qu’il y ait présence d’une hypersensibilité ou non. Les puces prennent quelques repas par jour, et ce souvent après avoir procédé à de multiples essais de piqûres avant de se gorger de sang. Ainsi une seule puce peut être responsable de nombreuses morsures quotidiennes ! Lors d’infestation par les puces, le prurit peut être absent à modéré.

 

Quelques informations supplémentaires

Une puce femelle peut pondre une vingtaine d’œufs par jour pendant une période de trois semaines (ponte totale potentielle de 500 œufs durant sa vie). Heureusement, le taux de mortalité des puces en développement est normalement élevé. Les puces ne survivent pas en dessous d’un taux d’humidité relative de 50%. Aucun stade du cycle de la puce ne peut résister plus de 3 ou 4 jours à une température égale ou inférieure à 0 ºC. De plus, les larves et les pupes sont tuées à une température supérieure à 35 ºC. Bref, lorsque l’on aperçoit une puce sur un chien ou un chat, on peut s’attendre à en retrouver au moins une centaine dans son environnement (à différents stades de développement).

 

Contagion 

Hautement contagieuse, la pulicose se transmet généralement par contact direct entre les animaux et indirect par un environnement contaminé. C. felis n’a pas de spécificité d’hôte puisqu’on peut la retrouver chez plus de 50 espèces animales. Ce parasite est transmissible aux humains. En effet, des humains en contact avec le parasite peuvent développer des lésions rouges et prurigineuses. Cependant, les parasites ne peuvent pas se loger de façon permanente ni se reproduire adéquatement grâce à l’humain. Une fois les puces éliminées des animaux de la maison et de l’environnement, il n’y aura plus de nouvelles lésions chez les humains. Il n’est donc pas nécessaire de traiter les humains et les lésions déjà présentes disparaîtront d’elles-mêmes en une à trois semaines.

 

Diagnostic

Le diagnostic repose, entres autres, sur l’histoire du cas et l’examen dermatologique (visualisation des puces, présence de lésions et de prurit chez les chiens et chats de la maison, présence de lésions et de prurit chez les humains). Les puces ont tendance à se loger à la base de la queue des animaux, à l’intérieur des cuisses et sur l’abdomen ; il est parfois possible d’en apercevoir en rebroussant les poils de ces régions afin d’exposer la peau. Plus souvent, ce sont leurs excréments noirâtres (sang séché) ayant l’allure de petits grains de poivre en forme de virgule et devenant rouges lorsqu’on les humecte d’eau qui seront visibles. De plus, on peut aussi observer la présence de vers plats (Dipylidium caninum) dans les selles, car l’animal, en ingérant des puces, se contamine de parasites intestinaux. Dans le processus d’investigation des allergies, il est essentiel d’exclure ces parasites, car l’infestation de puces pourrait mimer les signes d’allergies (lésions, prurit, etc.) et nuire à l’investigation des allergies.

 

Traitement

Plusieurs modalités thérapeutiques existent (systémique et pipette). Certaines s’appliquent sur la surface de la peau, d’autres s’administrent par voie orale et très rarement, par voie injectable. Ces traitements sont soit des adulticides, soit des régulateurs de croissance. La fréquence et la durée d’administration varie selon le traitement prescrit. Peu importe le traitement, il est important de couvrir une période minimum de 6 mois. En quelques semaines, voire quelques mois, la contamination entre animaux cessera et l’environnement sera éventuellement libre de parasites. Selon s’il y a présence de contamination chez les humains ou de DAPP chez l’animal, votre vétérinaire pourrait aussi vous conseiller de traiter l’environnement. Notez qu’il est essentiel de traiter tous les animaux en contact.

© 2023 Centre hospitalier universitaire vétérinaire – Tous droits réservés. 

 

Voir toutes les fiches documentaires (animaux de compagnie)